Suite au résultat de l'analyse sur
l'échantillonnage d'urine de personnalités connues dont le résultat donne 100% de contamination au Glyphosate, c'est la
goutte de désherbant de trop qui me fait réagir.
La précédente goutte remontant à la
veille, dans une discussion avec un client à qui je disais que
« non, je n'utiliserai pas de désherbant dans le jardin du
Picamandil ». Surpris, il m'explique, bien informé par la
littérature scientifique distillée dans les médias et commanditée
ou subventionnée par les industriels concernés que ce n'est pas
mon usage « domestique » qui met en cause l'équilibre de
la nature, que je peux bien en mettre un peu, que c'est un détail
par rapport à d'autres utilisations (entendez par le pudique « autre
utilisation » l'agriculture qui nous entoure dont on ne sait
plus trop si l'activité principale est la vigne, le blé ou
peut-être plus simplement les primes qui servent à rembourser les
investissements dont on pourrait discuter l'intérêt pour
l'agriculteur, celui de la banque étant évident...)
Bref, las, je lui explique que mon
jardin est composé d'une couche de terre riche en matières
organiques que je tiens à préserver (mais là, il n'enregistre même
pas car c'est quelque chose dont il n'a pas conscience, un peu comme
si on lui parlait de nanotechnologie alors qu'il n'a qu'à prendre
une pelle, creuser dans une terre vivante et une terre morte et
comparer, la terre morte étant cependant beaucoup plus facile à
trouver).
Ceci n'étant pas un argument audible,
j'ajoute que dessous la terre, il y a de la roche de tuf que l'eau
infiltre pour ruisseler dans mon puits en contre-bas. Etant
parfaitement informé, mon interlocuteur toujours aussi surpris par
autant d'extrémisme (« bon sens » en français moderne)
m'explique que mon round-up, s'il était déversé « artisanalement »
dans mon jardin, s'en irait peut-être dans le puits mais n'y resterait pas (m'enfin bien sûr... quel con je fais...c'est vrai ça...). J'avoue
qu'à ce stade, je suis un peu déstabilisé...j'ai la vague
impression de posséder le feu et d'arriver une torche à la main
dans une tribu qui n'en connaîtrait pas l'existence... vais-je
survivre, dois-je ajouter quelque chose ou bien finirais-je en
offrande à son Dieu?
N'écoutant que mon courage, j'ose
aborder le sujet de l'eau potable dans le village, histoire de lui
faire comprendre que le désherbant, "qui ne restera pas
dans mon puits" n'en disparaîtra pas par l'opération du Saint
Esprit. [Et il va où le glygly...le glypho ? Il va dans
ton...c...eau !] Précisant, preuve à l'appui que Puissalicon fait
parti des tristes bourgades du coin à être classée « noire » sur la carte des analyses d'eau « potable »
distribuée par le réseau.
A cela il trouvera la ressource de me
répondre que ce n'est pas la même eau... imaginant [je suppose] que
les forages d'eau potable se font exclusivement dans les nappes...polluées par l'immaculée pollution (pollution spontanée qui ne
découlerait pas d'une mauvaise interprétation ou pratique agricole
de l'Homme), réservant l'eau de source pure et limpide en glyphosate de passage à... mon
puits.
Ce à quoi je n'ai rien répondu,
consterné, pardon... impressionné par tant de convictions savamment
pétries par l'information générale.
Alors quand je lis le lendemain cet
article de la pétition Wemove
(https://www.wemove.eu/sites/all/modules/civicrm/extern/url.php?u=31195&qid=32206460)
j'ai du mal à ne pas sortir de ma
réserve.
Entendons-nous bien, je ne juge
personne. Que ceux qui désherbent continuent à désherber, je ne
suis pas de ceux qui souhaitent imposer quoi que ce soit. Après
tout, nous vivons tous sur la même planète, et à priori, à part
se taper sur la gueule entre nous, on n'a pas d'autre choix que
d'accepter nos différences. Mais c'est sur le fait que nous vivons
tous sur la même planète que j'aimerai revenir pour conclure. Si on
nous explique tous les jours qu'on est en train de la faire exploser
avec toutes nos conneries, il faudrait peut-être par amour pour nos
enfants ou par respect pour nos anciens, ne serait-ce que commencer à
réfléchir à trouver des solutions plutôt que de crier à l'injustice, à
l'extrémisme des « bios », ou à je ne sais quoi. Ne
subsisterait-il pas un semblant d'instinct de survie chez celui qui
désherbe ? Et dans son syndicat, n'y aurait-il pas quelqu'un
qui pourrait plancher sur des protocoles de sortie de désherbant,
avec les aides qu'il faut et qu'ils savent si bien obtenir pour des
investissements beaucoup moins importants que ceux qui concernent
l'avenir de notre humanité ? La non mobilisation des organismes
agricoles directement concernés par la désorientation et la déprime
de nos agriculteurs me laisse peut-être beaucoup plus désarmé que
la conner...pardon la conviction de ceux qui m'expliquent que
détruire un sol n'a pas d'importance sous prétexte qu'ils n'ont
même pas conscience de ce que ça veut dire.
Sans parler bien sûr des politiques
(leur implication dans le long terme et leur vision de notre avenir pouvant faire
l'objet d'un sujet d'école primaire tellement il est vide) et
qui ont tout de même voté cette fameuse loi qui demande aux
viticulteurs de traiter la nuit sous prétexte qu'il y a moins de
monde dans les rues et moins d'enfants dans les cours d'école. Ils
ont oublié de coupler cette loi avec une subvention pour l'achat
d'une climatisation ce qui condamne ceux qui auraient l'idée
saugrenue de dormir la fenêtre ouverte l'été de dormir en apnée,
ceux qui s'étirent sur la terrasse le matin en respirant bien fort,
de le faire avec un filtre à particules dans la bouche, ou aux
sportifs matinaux d'investir dans l' « appli »
indiquant les vignes qui ont été traitées la veille, histoire de
ne pas vomir sur le trajet ou de finir comme papi en maison de
retraite à 40 ans avec un Allemand dans la tête, aussi appelée
Ailzheimer... On ne parlera pas ici de la raison principale, qui est
la vie dans le sol, l'équilibre de l'écosystème et autres bêtises
écolos puisque tout le monde le sait, ce qui est important, c'est de
dépenser ses sous à l'achat de matériel et de produits car, c'est
ça qui fait nos emplois et au diable les anciens qui comme Coutelou,
vigneron à Puimisson, le souligne dans son ode à la biodiverité
(https://www.facebook.com/notes/jeff-coutelou/ode-a-la-biodiversit%C3%A9/10154359781588194)
traitaient deux fois dans l'année (cf les manuels d'agronomie de
l'époque) quand certains aujourd'hui passent 15 fois le
pulvérisateur... Sont cons ces vieux ! Et en plus ils faisaient
« cracher » la vigne sans dépenser un rond si ce n'est
de l'huile de coude et un peu de jugeote, mais heureusement, depuis, il y a eu le progrès et la chimie dans le pré.
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